Dévoilé à la mi-juin, la Facilité africaine d'inclusion financière numérique (ADFI) espère consacrer 400 millions de dollars au total, d’ici 2030, en faveur de l’inclusion financière digitale de 330 millions de personnes en Afrique, dont 60 % de femmes.
Avec une dotation initiale de 40 millions de dollars (35 millions d’euros) provenant de la Fondation Bill & Melinda Gates, du gouvernement du Luxembourg et de l’Agence française de développement, l’Africa Digital Financial Inclusion Facility (Facilité africaine d’inclusion financière numérique – ADFI) espère atteindre une taille cible de 100 millions de dollars – avec un apport majoritaire de la BAD.
Ces ressources seront complétés par environ 300 millions de dollars de dons et de dettes qui financeront des projets liés à l’inclusion financière digitale des populations africaines. « Il y a aujourd’hui 332 millions de personnes en Afrique, dont 60 % de femmes, qui sont exclues des systèmes financiers numériques. Notre objectif est de combler ce déficit d’ici 2030 », a indiqué à Jeune Afrique, le 16 juin dernier, Pierre Guislain, vice-président chargé du secteur privé de la Banque africaine de développement, à Malabo où l’institution organisait sa réunion annuelle.
De son côté, le Luxembourgeois Georges Heinen, gouverneur suppléant au conseil d’administration de la BAD, estime que la contribution à l’ADFI prolonge « l’engagement du grand-duché pour le développement des services financiers à travers l’Afrique ».
Encourager l’interopérabilité des services
Concrètement, le nouveau fonds, d’une maturité de dix ans, va accorder environ 75 % de ses ressources en prêts et 25 % en dons à différentes initiatives dans les services financiers numériques, avec un accent fort sur les projets facilitant l’interopérabilité entre les solutions de paiement.
« La plupart des solutions de paiement mobile disponibles aujourd’hui fonctionnent souvent en silo, souvent entre les abonnés d’un même opérateur téléphonique. Imaginez si de telles limitations existaient au niveau des appels téléphoniques… », se désole Kosta Peric, directeur adjoint chargé des paiements numériques de la Fondation Gates.